Santé

RDC : Les prestataires de santé de Beni en grève totale contre les attaques des ADF*

Les prestataires de santé en territoire de Beni (Nord-Kivu) sont en grève depuis lundi 20 mai, protestant contre les attaques répétées des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Les médecins et infirmiers, en colère, rapportent que 12 agents de santé ont été tués et 21 structures sanitaires ont été fermées en raison des violences qui persistent depuis plus de dix ans.

Notre confrère ACTUALITÉ.CD a visité le mois dernier une structure sanitaire attaquée dans la commune de Mangina. Les environs du centre de santé de Mangodomu sont presque déserts, avec des débris de matériel incendié encore visibles. Les patients évitent le centre par peur, et seuls quelques rares visiteurs comme Antoinette Kavira, venue pour une consultation prénatale, trouvent les lieux vides et les agents absents.

Le centre de santé de Mangodomu suit le mouvement de grève lancé après une attaque meurtrière début mai dans la localité de Mantumbi, qui a fait 15 morts, dont un responsable sanitaire et son comptable. Didier Ndungo Vihumbira, infirmier au centre de Mangodomu, explique que seuls les services ambulatoires sont maintenus de 7 heures à 15 heures. Les attaques ont détruit des motos et des équipements médicaux, compliquant la mobilité des agents et l’accès aux médicaments.

Le syndicat des prestataires de santé insiste sur la nécessité de sécuriser les personnels soignants et suspend l’envoi de rapports administratifs jusqu’à ce que la paix soit rétablie. Dr Godefroid Mbeho, responsable du Syndicat national des Médecins à Beni, appelle le gouvernement à écouter leurs demandes : « Nous souffrons depuis plus de dix ans. Nous sommes égorgés, kidnappés, nos structures sont incendiées. Le gouvernement doit nous protéger ».

Le bourgmestre de Mangina assure que des mesures de sécurité ont été prises pour protéger les structures sanitaires, mais souligne que la paix dépend des opérations militaires conjointes des armées congolaise et ougandaise. Malgré les efforts, les violences se sont intensifiées ces trois dernières années.

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